assotir

assotir

⇒ASSOTER, ASSOTIR, verbe trans.
Rare, vieilli, fam.
I.— Emploi trans. Rendre sot, notamment par une affection, une passion exagérée :
1. T. me dit très justement que le modèle rabaisse son homme. Une personne sotte vous assotit.
E. DELACROIX, Journal 1, 1852, p. 188.
II.— Emploi pronom. Devenir sot, notamment par attachement excessif, s'éprendre ridiculement. S'assoter d'une fille :
2. ... il tourna le treuil de ses exorations, ne comprenant pas ce qu'il marmottait, mais priant la mère du Sauveur d'accepter ses patenôtres, comme elle recevrait la fumée perdue d'un encensoir, oublié devant l'autel. Je ne puis me forcer davantage, se dit-il; il sortit de ce labeur, harassé, moulu, voulut souffler; (...) — Je vais, si cela continue, si bien pécher aujourd'hui que je serai obligé de me reconfesser, se dit-il. Pour rompre cette obsession, il s'élança encore sur son rouet, mais alors, il s'assotit complètement; (...) ses oraisons purement labiales, en l'excédant, le désolèrent. J'ai l'âme exténuée, pensa-t-il, j'agirai sagement en la laissant reposer, en demeurant tranquille.
HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 114.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Les dict. mod. (dont l'Ac.) et la majorité des dict. hist. (dont l'Ac.) donnent la forme assoter avec 2 s et 1 t. Ac. Compl. 1842 enregistre asotter et consacre à assoter une vedette de renvoi à asotter. BESCH. 1845 écrit assoter ou asoter. Lar. 19e signale, s.v. asotter : ,,Ces 3 mots s'écrivent aussi assotté, assottement, assotter``. Il enregistre d'autre part une 2e vedette sous la forme assoter. Nouv. Lar. ill. admet asotter ou assotter. LITTRÉ condamne ce désaccord : ,,Sotie, assoter, rassoter, ne prennent qu'un t; on en met deux à sotte, sottement, sottise, sottisier. Il faudrait accorder les orthographes de ces mots, et éviter d'inutiles exceptions.``
ÉTYMOL. ET HIST.
A.— Assoter, 1130-60 trans. « rendre sot » (Couronnement Louis, 2248 ds DG : Hé, povres reis, lasches et assotez); mil. XIVe s. pronom. « devenir sot en tombant dans une passion ridicule » (Bastard de Buillon, 5881 ds GDF. Compl. : Decheus est par fenme, il s'en asotera); 1572 trans. « rendre sot et dupe par excès d'amour » (RONSARD, Franciade, L. IV, [III, 161] ds HUG. : Or elle, ayant assoté son mari, Pour mieux jouir de son ribaud Landri).
B.— Assotir, fin XIIe-début XIIIe s. trans. « rendre dupe » (Loh. Ars. 3143, f° 3a ds GDF. Compl. : Si escria durement a haus cris : Par Dieu, prevos, molt futes asotis); 1530 « rendre sot et dupe par excès d'amour » (PALSGR., p. 623 : Elle le sçayt assotyr quand elle veult) — 1611, COTGR.; repris au XIXe s. 1847, supra ex. 1.
Dér. de sot; préf. a-1; dés. -er et -ir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :3.
BBG. — LE ROUX 1752. — PIERREH. 1926. — RHEIMS 1969.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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